Crabes d'Echizen
Après le ryokan, nous sommes rapidement passé par le parc Kenrokuen dans la ville proche de Kanazawa. La neige qui s’est mise à tomber au-dessus du jardin japonais nous a rappelé que nous étions toujours en hiver. La vue était vraiment spéciale.
Igashi no chaya à Kanazawa est le vieux quartier de divertissement de la ville. C’est là que se trouvent de nombreuses maisons de thé (où les gens rencontraient des geishas).
Et avant de commencer le vrai but de la deuxième partie de notre voyage — les crabes, ou pour être plus précis, les crabes Echizengani (crabe de la côte d'Echizen), nous sommes allés voir le marché de poissons local, Konoemachi Ichiba, où nous avons vu quelques spécimens incroyables des ces Echizengani ou Zuwaigani (en fait, le crabe est le même, mais son appellation dépend de l'endroit d'où il vient.)
C’était la fin de la saison pour attraper et manger ces crabes et c’était donc pour nous la dernière chance que nous avions. Ces bêtes là peuvent atteindre une envergure de plus d'un mètre, et leur prix peut facilement dépasser 10 ou 12.000 Yens au marché (c'est à dire plus de 100 US$ ou 80 euros). Inutile de dire que ces chiffres augmentent de manière significative lorsqu’on commande les crabes dans un restaurant.
Le marché était assez sympa et, comme on pouvait s'y attendre, une multitude de poissons étaient disponibles.
La côte d'Echizen est célèbre dans tout le Japon pour les Echizengani, ou crabes d’Echizen, qui attirent des milliers de touristes chaque hiver. Nous sommes restés dans un petit Minshuku (pension de famille) dont la spécialité était justement ces crabes. La saison qui va de fin novembre à mi mars se terminait.
Akiko et Julien choisissant deux crabes pour le dîner. Ces crabes sont tellement spécifiques (et coûteux) qu’ils sont identifiés par un label d'origine lors de leur capture (ceux de l’endroit où on était avaient une bague en plastique jaune — leur certificat d'origine). Il paraît qu’on peut également trouver quelques importations de Russie et de Hokkaido meilleur marché, mais ce n’est pas la même chose au niveau du goût, du moins d’après les gens du coin. Les quatre manières de préparer le crabe: Kani Sashimi (cru), Yakikani (cuit au four), Yudegani (bouilli) et Seikozousui (oeufs de crabe) en potage avec du riz.
Kani sashimi (cru) — les pattes sont découpées et immédiatement mises dans de l'eau glaciale. C'est ce qui donne à la viande cet aspect très particulier.
Yakikani (cuit au four) — le corps et la moitié des jambes du crabe que nous avons mangé cru. La substance verte est l’une des meilleures parties.Yudegani (crabe bouilli) — le crabe est tout d'abord placé dans une bassine remplie d'eau chaude. Après un petit moment, il est simplement bouilli dans de l'eau salée pendant environ 20-30 minutes.
Seikozousui (oeufs de crabe) en potage avec du riz — le dernier plat. La taille de ce crabe femelle est plus petite et elle est pleine d’oeufs.
D’habitude, je n'aime pas beaucoup le crabe. D'abord, c’est en général difficile de décortiquer la viande, et puis très souvent, le goût ne vaut pas la peine qu’on s’est donné. Mais ces plats étaient vraiment différents — vraiment quelque chose. A nous trois, nous avons mangé deux grands crabes d'Echizen et un plus petit (avec les oeufs). Un couple à une table voisine s’est fait servir trois de ces énormes crabes en plus du plus petit. Je ne sais vraiment pas comment ils ont pu finir.